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  • L'impact encore trop peu connu du changement climatique sur nos cerveaux

    Le lien entre santé cérébrale et dérèglement climatique a récemment été mis en lumière à travers un mini-documentaire de 16 minutes diffusé le 18 mai et réalisé par FutureNeuro, centre irlandais de recherche sur les sciences cérébrales translationnelles (RCSI) de l'Université de médecine et des sciences de la santé. Réalisé en partenariat avec la Ligue internationale contre l'épilepsie (ILAE), le film rappelle que plus de trois milliards de personnes dans le monde souffrent de troubles neurologiques. Or, de récentes recherches établissent un lien entre l'augmentation des températures et une exacerbation des symptômes de certaines maladies neurologiques sensibles aux variations de températures. C'est par exemple le cas chez les personnes atteintes du syndrome de Dravet, une forme d'épilepsie grave et rare chez l'enfant, chez qui une hausse soudaine des températures est susceptible de provoquer la survenue plus fréquente de crises, ainsi qu'une altération des fonctions cérébrales.

     

    "Le cerveau est la clé de notre réponse aux défis de notre environnement et de nombreuses parties du cerveau sont sensibles à la température à laquelle elles doivent travailler. Par conséquent, si le cerveau est déjà affecté par une maladie, il peut être plus vulnérable aux défis posés par les effets du changement climatique. Alors que le changement climatique continue de s'aggraver, il est essentiel que nous soyons attentifs à ses effets sur les personnes atteintes d'affections neurologiques dans le monde entier", souligne dans un communiqué Sanjay Sisodiya, président de la commission sur le changement climatique de l'ILAE. Ce professeur en neurologie au Collège universitaire de Londres est également auteur d'une étude parue en 2024 dans la revue The Lancet Neurology, qui démontre que des températures extrêmes (qu'elles soient basses ou élevées) sont susceptibles d'exacerber les troubles liés à 19 maladies neurologiques, dont la démence, l'épilepsie et la migraine.

    Docteurs.ur

  • Sommes-nous des ordinateurs quantiques?

    Le cerveau est très certainement l’organe le plus mystérieux du corps humain. Malgré d’importantes avancées en neurosciences au cours des dernières années, de vastes zones cérébrales restent encore à explorer. Loin d’avoir dressé le catalogue de toutes ses fonctionnalités, des scientifiques se questionnent aujourd’hui sur les similitudes entre le cerveau et l’ordinateur quantique.

    "Pourrions-nous nous mêmes être des ordinateurs quantiques plutôt que de simples robots intelligents qui créent et développent des ordinateurs quantiques?", c’est la question que se pose Mattew Fisher, physicien théoricien à l’université de Santa Barbara et directeur scientifique du nouveau Quantum Brain Project (QuBrain). Cette question paraît naturelle tant la ressemblance entre un cerveau et un ordinateur est frappante: les deux utilisent des signaux d’entrée et de sortie pour traiter l’information et prendre des décisions.

    Le fonctionnement exact de certaines fonctions cérébrales échappe encore aux neurosciences – le processus de stockage de la mémoire à long terme par exemple. La mécanique quantique, qui décrit les phénomènes physiques à l’échelle atomique et subatomique, pourrait éclaircir certaines de ces zones d’ombres; de telles réponses pourraient avoir d’importantes implications tant en terme d’informatique quantique que de biologie humaine.

    L’idée d’un cerveau fonctionnant comme un ordinateur quantique n’est pas nouvelle. Plusieurs scientifiques ont, en effet, déjà avancé ce genre d’hypothèse mais sans en préciser davantage la substance. Cependant, Fisher, expert de renommée mondiale dans le domaine de la mécanique quantique, a précisément identifié un ensemble de processus biologiques qui prouveraient un traitement quantique de l’information par le cerveau.

     

    Pour ce faire, celui-ci a lancé le projet QuBrain. Composé d’une équipe internationale de physiciens quantiques, de biologistes moléculaires, de biochimistes, de chimistes et de neurobiologistes, le projet à pour but de mettre expérimentalement en évidence le fait que notre cerveau soit en réalité un ordinateur quantique.

    "Si la question de savoir si le cerveau est un système quantique obtient une réponse positive, cela pourrait révolutionner notre compréhension de la fonction cérébrale et de la cognition humaine" explique Matt Helgeson, ingénieur chimiste à l’université de Santa Barbara et co-directeur de QuBrain.

    L’informatique quantique repose majoritairement sur la notion de " qubits ". En informatique classique, un bit ne peut prendre que deux valeurs: 0 ou 1. Au contraire, dans un ordinateur quantique et grâce au principe de superposition, un qubit peut prendre simultanément les valeurs 0 et 1. Cela permet ainsi de développer des systèmes complexes de traitement de l’information bien plus rapides et efficaces que les ordinateurs d’aujourd’hui.

    Dans les ordinateurs quantiques actuellement en développement, les réseaux de qubits sont maintenus en environnement hautement confiné et à basse température. Avec une température d’environ 37 °C, le cerveau n’est donc pas considéré, en règle générale, comme un environnement autorisant la stabilité et l’intégrité d’un assemblage de qubits. Toutefois, Fisher affirme que les spins nucléaires (le spin relatif aux nucléons du noyau et non aux électrons) échappent à cette règle.

    "Des spins nucléaires extrêmement bien isolés peuvent stocker – et même traiter – l’information quantique sur des échelles de temps humaines de l’ordre de quelques heures voire plus" explique Fisher. En particulier, les atomes de phosphore, l’un des éléments les plus abondants du corps humain, possèdent le spin nucléaire adéquat pour agir comme des qubits biochimiques. L’une des expériences de QuBrain aura ainsi pour but d’étudier les propriétés quantiques des atomes de phosphore, notamment l’intrication entre deux spins nucléaires de phosphore liés au sein d’une molécule intégrée à un cycle biochimique.

    Parallèlement, les biochimistes étudieront la dynamique et les spins nucléaires des molécules de Posner (des nano-structures sphériques composées de phosphate de calcium), ainsi que leur capacité potentielle à protéger, contre le phénomène de décohérence quantique, les spins nucléaires des atomes de phosphore stockant l’information quantique. La formation de paires de molécules de Posner pourrait également jouer un rôle dans la non-localité de l’information quantique.

    Un autre ensemble d’expériences aura pour objectif d’étudier le potentiel rôle que jouent les mitochondries (les organites responsables de la production d’énergie dans la cellule) dans l’intrication quantique des qubits, ainsi que leur couplage quantique aux neurones.

    Cette étude devra déterminer si les mitochondries peuvent transporter les molécules de Posner entre et dans les neurones via leurs réseaux tubulaires. La fusion et la fission mitochondriale pourrait autoriser l’émergence d’une intrication quantique intercellulaire. La dissociation des molécules de Posner déclencherait dès lors la libération de calcium dans le réseau mitochondrial, entraînant la libération de neurotransmetteurs et activant les synapses, résultant en un réseau de neurones intriqués.

    "Avec QuBrain, nous explorerons la fonction neuronale via des technologies actuelles mais sous un tout nouvel angle, avec un énorme potentiel de découverte " conclut Tobias Fromme, chercheur à l’Université Technique de Munich. Tandis que selon Helgeson, les recherches du projet QuBrain ont le potentiel d’amener à de véritables avancées dans les domaines des biomatériaux, de la biochimie, de l’intrication quantique dans les solutions chimiques et des troubles humains de l’humeur, même si le cerveau s’avère finalement ne pas être un ordinateur quantique.

    Source: Université de Santa Barbara

     

  • Eurêka! On a compris ce qu’il se passe dans notre cerveau lors d’un éclair de génie

     

    Une étude révèle ce qu’il se passe dans notre cerveau lors de la résolution soudaine et subite d’un problème. Et breaking news: cela implique beaucoup de changements cérébraux!

    Vous êtes-vous déjà demandé ce qu’il se passe lors d’un éclair de génie, quand vous êtes bloqués sur un problème et que, soudain, l’illumination frappe? Ne vous tracassez plus, la science a maintenant la réponse!

    Des chercheurs de l’université américaine de Duke et des universités allemandes d’Humboldt et Hambourg ont publié une étude dans laquelle ils étudient les réactions cérébrales avec l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) lors de ces moments de génie. Elle est parue le 9 mai dans la revue Nature Communications et, plot twist: ces moments pourraient aider à l’apprentissage.

    UN COUP DE GENIE IMPLIQUE UN MEILLEUR SOUVENIR

    Pour leur expérience, les chercheurs ont demandé aux participants de l’étude de résoudre de petites énigmes visuelles. L’idée étant d’avoir de tout petits moments "eurêka" qui refléteraient ce qu’ils se passent lors de ces mêmes moments plus importants. "C’est juste une petite découverte que vous faites, mais elle produit le même type de caractéristiques qui existent dans des événements de compréhension plus importants", explique Roberto Cabeza, l’un des auteurs et professeur de psychologie et de neurosciences à Duke, dans un communiqué de presse.

    Et ceux à qui la solution était apparue dans un moment d’illumination avait tendance à mieux s’en souvenir 5 jours plus tard par rapport à ceux ayant trouvé la solution sans ce moment. Roberto Cabeza l’illustre bien: "Si vous avez un moment ‘aha!’ pendant que vous apprenez quelque chose, cela double presque votre mémoire. Il existe peu d’effet de mémoire aussi puissant que celui-ci".

    UN CHANGEMENT D’ACTIVITE CEREBRALE

    Alors, comment expliquer le lien entre un éclair de génie et la mémoire? Grâce à l’hippocampe! Cette petite structure enfouie au milieu du cerveau a rôle bien connu dans l’apprentissage et la mémoire. Et lors d’un moment "eurêka", les scientifiques ont réalisé que "les éclairs de perspicacité déclenchent une explosion d’activité dans l’hippocampe ". Plus l’idée est puissante, plus le boost d’activité est important.

    De plus, quand les participants réussissaient à résoudre les énigmes visuelles qui leur étaient proposées, leurs neurones s’activaient selon des schémas différents des précédents. À nouveau, plus l’illumination était majeure, plus les changements neuronaux dans la zone cérébrale concernée étaient importants. Le scientifique Maxi Becker, premier auteur de l’étude, explique, en parlant de l’expérience de l’étude: "Pendant ces moments d’intuition, le cerveau réorganise la façon dont il voit l’image".

    Enfin, ce genre de moment favorise les connexions entre les différentes régions du cerveau.

    DES APPLICATIONS CONCRETES

    Dans la vie au quotidien, ce genre de moment à son importance. Tous les changements cérébraux cités plus haut mettent en avant que "les environnements d’apprentissage qui encouragent la perspicacité pourraient stimuler la mémoire à long terme et la compréhension ". Ces résultats soulignent donc les effets positifs de l’apprentissage par la recherche à l’école. Roberto Cabeza conclut: "La perspicacité est essentielle à la créativité".

    Dans de futures études, le but sera maintenant de comprendre ce qu’il se passe durant les quelques secondes qui amènent les personnes à la solution d’une énigme.

    Minérama