Une équipe internationale a dévoilé un résultat surprenant le 27 août 2025. Le cerveau ne réorganise pas, comme nous pourrions le penser, sa carte du corps après une amputation. Ce constat remet en question des décennies de recherche en neurosciences, où l’on croyait que la plasticité permettait au cerveau d’effacer progressivement la représentation du membre perdu. Désormais, la science affirme que le cerveau, loin de tourner la page, conserve fidèlement l’image du membre absent.
LE CERVEAU CONSERVE LA CARTE DU MEMBRE AMPUTE
Les chercheurs de l’University College London ont suivi trois patients avant et après l’amputation d’une main. Les résultats montrent que, malgré la disparition physique du membre, la carte cérébrale dans le cortex somatosensoriel primaire reste intacte. L’étude, publiée dans Nature Neuroscience et relayée par UCL News le 26 août 2025, précise que " la carte corporelle demeure inchangée ". Tamar Makin, neuroscientifique à UCL, a qualifié cette découverte de stupéfiante, soulignant la force avec laquelle le cerveau préserve cette organisation.
Même plusieurs années après une amputation du bras, le cerveau maintient une représentation détaillée du membre absent. Le media américain, NPR, rapportait le 27 août 2025 que "le cerveau maintient une carte détaillée du membre et tente d’interagir avec cet appendice fantôme". Cette persistance expliquerait en partie pourquoi tant de patients ressentent des sensations dans leurs membres fantômes. Ainsi, l’amputation modifie le corps, mais le cerveau, lui, refuse d’effacer sa carte.
UNE REMISE EN CAUSE DES DOGMES DE LA PLASTICITE CEREBRALE
Depuis des décennies, les neurosciences enseignaient que, lorsque survient une amputation, les zones voisines du cortex sensoriel "envahissent" l’espace laissé vacant. Par exemple, après la perte d’une main, on pensait que la zone représentant le visage prenait progressivement sa place. Cependant, selon Scientific American, la nouvelle étude démontre que cette théorie est largement erronée. La carte initiale demeure stable, malgré la perte du membre. Le NIH, dans un communiqué publié fin août 2025, confirme cette stabilité grâce à des imageries par résonance magnétique fonctionnelle.
Les chercheurs ont observé des cartes cérébrales identiques avant et jusqu’à 1,5 an après l’amputation. Ces cartes concernaient la main, représentée en rouge, et les lèvres, en bleu. " Une étude sur le membre fantôme reconfigure notre compréhension du cerveau. ", indiquait l’agence américaine, insistant sur l’importance de ce résultat pour la compréhension du cerveau. Cette stabilité remet en question la notion de plasticité à court terme et impose de revoir les modèles actuels.
DES IMPLICATIONS MEDICALES POUR LES PATIENTS AMPUTES
La confirmation de la persistance des cartes cérébrales a des conséquences directes pour la santé. Environ 80 % des amputés rapportent des douleurs fantômes, phénomène jusqu’ici attribué à une réorganisation anormale du cerveau.
Désormais, les chercheurs envisagent que ces douleurs proviennent plutôt de la rigidité de cette carte restée intacte. Comme le souligne MedicalXpress le 22 août 2025, "cette découverte contredit la vue classique selon laquelle, après amputation, les régions voisines prennent le relais".
Ce résultat ouvre aussi la voie à de nouvelles interfaces cerveau-machine. Si le cerveau conserve une image précise du membre perdu, les prothèses neurales pourront exploiter ces signaux de manière plus naturelle.
Selon UCL News, les trois participants suivis dans l’étude ont montré une carte cérébrale identique avant et après amputation, ce qui pourrait faciliter la commande de prothèses bioniques par la pensée. L’amputation modifie le quotidien, mais le cerveau, fidèle à sa carte, pourrait bien devenir le meilleur allié technologique des patients.
Stephanie Haerts