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  • Et si s’ennuyer un peu était bon pour le cerveau?

    Ce qu’en disent les neuroscientifiques

    L'ennui agirait comme un mécanisme naturel d’adaptation et de réinitialisation du système nerveux.

    Souvent perçu comme un état contre-productif, l’ennui pourrait en réalité s’avérer bénéfique pour le cerveau, selon les neuroscientifiques. À petites doses, il jouerait un rôle d’adaptation naturelle, permettant au système nerveux sympathique de se réinitialiser et de mieux résister à l’anxiété. Cela met en lumière une façon naturelle de tirer parti des courts moments d’inactivité, dans un monde soumis à un rythme de plus en plus soutenu.

    Nous faisons généralement l’expérience de l’ennui à travers une soudaine perte d’intérêt ou de concentration pour une activité en cours. Ce désengagement rend plus difficile le maintien de l’attention. D’un point de vue neurobiologique, cet état se traduit par l’activation de régions cérébrales spécifiques.

    Lorsque l’attention demeure pleinement mobilisée, le réseau cérébral chargé de la concentration sélectionne les stimuli les plus pertinents et filtre ceux qui pourraient nous distraire. En revanche, si l’activité suscite peu d’intérêt, l’activation de ce réseau diminue à mesure que l’attention faiblit. Parallèlement, l’activité du réseau fronto-pariétal, impliqué dans le contrôle exécutif, tend elle aussi à décroître.

    Cette baisse d’attention favorise alors l’activation du réseau du mode par défaut. Celui-ci détourne l’attention des stimuli extérieurs pour la tourner vers l’activité mentale interne, c’est-à-dire vers l’introspection. Cela implique la synchronisation de plusieurs régions cérébrales clés, dont l’insula, impliquée dans le traitement sensoriel et émotionnel. L’amygdale, structure impliquée dans la formation des souvenirs émotionnels, est également sollicitée lors de ces phases d’ennui, notamment pour gérer les émotions négatives qui peuvent en découler.

    Cet état est encore largement considéré comme négatif. « Généralement défini comme une difficulté à maintenir son attention ou son intérêt dans une activité en cours, l’ennui est généralement considéré comme un état négatif que nous devrions essayer d’éviter ou de nous empêcher de vivre », écrivent Michelle Kennedy, chercheuse en santé mentale des jeunes, et Daniel Hermens, professeur de santé mentale et de neurobiologie de l’adolescence à l’Université de la Sunshine Coast, en Australie, dans un article publié sur The Conversation.

    Dès lors, nous cherchons instinctivement à échapper à l’ennui. Le cortex préfrontal médian ventral s’active pour inciter à rechercher des sources de stimulation plus attrayantes. Pourtant, loin d’être nuisible ou stérile, l’ennui pourrait, selon Kennedy et Hermens, procurer des effets bénéfiques inattendus si nous apprenions à l’accepter.

    UN MOYEN SIMPLE ET NATUREL DE REINITIALISER LE SYSTEME NERVEUX

    Notre mode de vie contemporain nous soumet à une exposition quasi constante au stress, du fait du flux ininterrompu d’informations à assimiler. Pour y faire face, beaucoup adoptent un rythme effréné, ne s’accordant que de brèves pauses. Or, ces rares moments de répit sont souvent consacrés à l’organisation des tâches futures ou à des activités tout aussi stimulantes, perçues à tort comme reposantes. Selon les chercheurs, "les adultes donnent involontairement aux jeunes générations l’exemple de la nécessité d’être constamment connectés".

    Cette hyperstimulation n’est pas sans conséquences. En effet, le cerveau reste sous tension en raison de l’activité prolongée du système nerveux sympathique, impliqué dans la réponse de « lutte ou fuite » face au stress. Sollicité sans relâche pour gérer plusieurs tâches à la fois, ce système finit par s’user, provoquant ce que l’on nomme une "surcharge allostatique" — un état d’usure physiologique causé par une exposition prolongée au stress.

    Kennedy et Hermens estiment que l’ennui pourrait offrir un moyen simple et naturel de réinitialiser ce système nerveux. Une hypothèse qui fait écho à une étude précédente, laquelle suggère que l’ennui constitue une expérience émotionnelle distincte de l’apathie, de l’anhédonie ou de la dépression, auxquelles il est trop souvent assimilé. Cela suggère que l’ennui remplit un rôle plus subtil qu’on ne le croyait.

    "À petites doses, l’ennui est le contrepoids nécessaire au monde surstimulé dans lequel nous vivons. Il peut avoir des bienfaits uniques pour notre système nerveux et notre santé mentale", précisent les deux chercheurs.

    "À l’inverse, de longues périodes d’ennui, accompagnées d’une activité accrue du réseau en mode par défaut, peuvent être associées à la dépression", ajoutent-ils.

    Selon eux, s’autoriser de courts instants d’ennui contribuerait à rééquilibrer le système nerveux et à prévenir l’apparition de troubles anxieux. L’ennui favoriserait également la créativité, en libérant de nouveaux flux de pensée, ainsi que l’indépendance de pensée, en incitant à explorer d’autres centres d’intérêt.

    Il aurait également des effets positifs sur l’estime de soi et la régulation émotionnelle, en encourageant l’introspection. À ce titre, les experts recommandent de s’accorder des périodes sans écran, afin d’échapper à la boucle de gratification instantanée qui peut conduire à une dépendance aux appareils numériques.

    "Nous sommes constamment ‘connectés’, cherchant à planifier chaque instant. Mais ce faisant, nous privons potentiellement notre cerveau et notre corps du temps de repos dont ils ont besoin pour se ressourcer", concluent les chercheurs.

    "Nous devons profiter de la pause [que nous procurent les moments d’ennui]", insistent-ils.

  • Apprendre pour développer sa pensée critique et sculpter son cerveau

    Apprendre ne sert pas seulement à accumuler des connaissances; c’est surtout ce qui permet de penser par soi-même, écrit.

    l’auteur: Robert Durocher - Enseignant de sciences au secondaire à la retraite, l’auteur a notamment publié "Enseigner avec passion" (Éditions Crescendo).

    Chaque rentrée scolaire ramène la même interrogation dans la bouche de nombreux jeunes: "À quoi ça va me servir d’apprendre ça dans la vie?

    "La question est légitime. Quand on est adolescent, il est difficile de percevoir l’utilité immédiate d’une règle de grammaire, d’un théorème mathématique ou d’un mot nouveau appris en classe. Pourtant, apprendre est bien plus qu’une contrainte scolaire: c’est un investissement dans son avenir, une manière de développer sa pensée critique et même de transformer son cerveau.

    Les recherches en neurosciences le confirment: apprendre, c’est modifier l’architecture de notre cerveau. Chaque effort intellectuel active et renforce des réseaux de neurones, crée de nouvelles connexions et sculpte littéralement la matière grise. Ce processus, appelé neuroplasticité, prouve que le cerveau n’est pas figé. Il se façonne au gré des apprentissages, peu importe l’âge.

    Un exemple frappant: les chauffeurs de taxi londoniens, qui mémorisent des milliers de rues, développent une région plus volumineuse de leur hippocampe, zone clé de la mémoire spatiale. D’autres études montrent que même apprendre à jongler ou à nommer de nouvelles couleurs entraîne des changements mesurables dans le cerveau. Bref, chaque apprentissage laisse une trace biologique.

    Toutefois, apprendre ne sert pas seulement à accumuler des connaissances. C’est surtout ce qui permet de penser par soi-même. Dans un monde saturé d’informations, où les fausses nouvelles circulent aussi vite que les vraies, il devient vital de savoir comparer, douter, raisonner et analyser. Or, la pensée critique ne naît pas du néant: elle s’appuie sur des savoirs solides, construits au fil des lectures, des cours, des expériences. Plus on sait, plus on est capable de réfléchir avec autonomie et de se protéger des manipulations.

    L’apprentissage est aussi une source de liberté intérieure. Chaque mot nouveau enrichit notre vocabulaire et nous donne une meilleure capacité à nous exprimer et à convaincre. Celui qui maîtrise la langue et les idées dispose d’un outil puissant pour se faire entendre et respecter. Dans une société où la communication est omniprésente, cette compétence devient essentielle.

    Il ne faut pas oublier non plus que l’utilité d’un savoir n’est pas toujours immédiate. Une langue étrangère apprise au secondaire ou un raisonnement mathématique compris laborieusement peuvent devenir, 10 ans plus tard, la clé d’une rencontre, d’un emploi ou d’un projet. Les connaissances sont comme des graines: certaines germent vite, d’autres prennent du temps, mais toutes enrichissent le terreau de notre vie.

    Enfin, apprendre nourrit la confiance en soi. Comprendre un texte difficile, résoudre un problème, mémoriser un poème: autant de petites victoires qui montrent qu’on est capable d’avancer. Et cette confiance, une fois acquise, devient un moteur puissant pour affronter les défis de demain.

    Aux jeunes qui commencent une nouvelle année scolaire, j’aimerais lancer ce message: ne méprisez pas vos cours sous prétexte qu’ils vous semblent inutiles aujourd’hui. Chacun de vos apprentissages est un outil ajouté à votre coffre personnel. Vous ignorez encore lequel vous servira demain, mais soyez certains d’une chose: en apprenant, vous préparez bien plus qu’un examen, vous préparez votre vie.

  • L'astuce anti-stress validée par les neurosciences à tester à la rentrée

    Selon YouGov, 61% des Français préfèrent recevoir un compliment sur leur attitude ou leur comportement plutôt que sur leur apparence.

    L'astuce anti-stress validée par les neurosciences à tester à la rentrée

    Pas besoin de méditer pendant des heures pour retrouver votre calme. Ce geste respiratoire simple apaise le système nerveux.

    La rentrée, c'est un peu un condensé, un mélange de pleins de sensations contraires et différentes qui nous sautent au visage. De l'excitation, un peu de panique aussi, on a envie de bien faire, de tout relancer, de recommencer, d'essayer de nouvelles choses, d'en améliorer d'autres. Seulement, le cerveau, lui, se prend une avalanche violente d'informations. "Stoooooop!" Ainsi, le système nerveux sympathique, aka celui qui gère la réponse "combat ou fuite?" s'emballe.

    Des travaux de l'Université de Stanford et du neuroscientifique Andrew Huberman l’ont confirmé: un geste très très simple à réaliser permet d'activer l'autre moitié du système nerveux, le parasympathique, qui nous ramène à un état de calme et de sérénité. Ce dernier se révèle être tout simplement de la respiration physiologique. Ouais, bon, ce n'est pas nouveau et cela vous paraît sûrement trop facile pour être efficace. Mais, il est peut-être temps d'y croire un tout petit peu, non, si la science le dit?

    LA RESPIRATION "DOUBLE INSPIRATION"

     

    Vous ne connaissez pas? Pourtant, cette astuce est validée par les chercheurs.

    Vous vous demandez "Comment s'y prendre?" C'est simple, commencez par prendre deux inspirations rapides par le nez, suivies d’une longue expiration par la bouche.

    Ce pattern respiratoire, surnommé "physiological sigh" (traduction: le soupir physiologique, selon Andrew Huberman), a été observé spontanément chez les mammifères pour réguler leur stress.

    Pourquoi ça marche? Parce que la double inspiration permet de regonfler complétement les alvéoles pulmonaires, améliorant l’échange gazeux et évacuant le dioxyde de carbone accumulé. L’expiration longue, elle, envoie un signal direct au cerveau: "tout va bien, tu peux te détendre, maintenant!"

    DES RESULTATS RAPIDES (ET PROUVES)

    Donc, ça y est, vous avez compris ce qu'il faut faire?

    Bon, on le répète une dernière fois, pour les plus dissipées du fond de classe et les lectrices qui nous lisent (avec plaisir) dans les transports, entre deux arrêts... Concrètement, deux inspirations courtes, l’une juste derrière l’autre (comme si vous essayiez de sentir un parfum, par exemple), puis une expiration lente de 5 à 8 secondes. Répétez deux ou trois fois. Effet zen garanti!

    Enfin, c'est ce qu'on dit. Donc, essayez et vous saurez.

    D'ailleurs, dans une étude publiée en 2023 dans Cell Reports Medicine, les chercheurs ont testé cette méthode sur plusieurs groupes pendant un mois.

    Résultat? Ceux qui l’ont pratiquée chaque jour ont observé une baisse de 20% de leur niveau de stress et une amélioration de leur humeur et de leur concentration. Et bonne nouvelle: vous n’avez pas besoin d’y consacrer 20 minutes dans une salle obscure. Non, cette technique de respiration fonctionne aussi dans le métro, avant une réunion ou même en file d’attente à la boulangerie. Personne ne se rendra compte que vous êtes en train de faire!

    COMMENT ADOPTER CE GESTE AU QUOTIDIEN?

    Alors, c'est vrai, on pourrait croire que c'est "trop simple pour fonctionner".

    Et en effet, je comprends parfaitement votre frustration ou votre questionnement (appelez cela, comme vous le désirez.) Pourtant, le cerveau adore ce genre de raccourci.

    Un signal clair, répétitif, facile à intégrer et le tour est joué! Pour que ça devienne un réflexe, l’idéal est de le lier à un moment précis de la journée.

    Par exemple, juste avant d’ouvrir vos mails le matin, à 9 h; entre deux rendez-vous ou deux réunions habituelles; avant de répondre à ce SMS de votre belle-mère qui vous agace... Comme vous voulez!

    Vous pouvez même en faire un petit rituel. Oui, fermez les yeux, inspirez deux fois, expirez longuement, puis rouvrez les yeux. Et reprenez votre journée ou le cours de votre soirée avec un cerveau qui a l’impression d’avoir pris trois minutes de pause. Tout ça pour dire que, de toute façon, à la rentrée, vous n’éviterez pas les deadlines, les imprévus et les journées qui filent à toute allure.

    Néanmoins, vous pouvez choisir comment votre corps et votre esprit y réagissent. Il suffit de quelques secondes de respiration consciente pour passer du mode "ahhhhh, je suis stressée" (vous le connaissez bien, hein) au mode "ok, je gère."

    Ça pourrait vous changer la vie.