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parapsychique - Page 3

  • Est-on capable de lire dans les pensées?

    Communiquer par la pensée est chose courante chez les X-Men du Professeur Xavier. Cette capacité psychique a toujours fasciné les auteurs de science-fiction, mais saviez-vous que les scientifiques se sont également intéressés à la question? Hans Berger, un psychiatre allemand du début du XXe siècle, était convaincu que la télépathie était possible et voulait en découvrir les fondements biologiques.

    Dans sa quête, il a mis au point une technique d’enregistrement des signaux électriques de l’ensemble du cerveau humain: l’électro-encéphalographie. Il n’a par contre jamais réussi à démontrer l’existence d’une énergie psychique qui s’échangerait entre deux humains…

    Qu’en est-il aujourd’hui? Depuis son invention, l’EEG a ouvert de nouvelles fenêtres sur le fonctionnement mystérieux du cerveau. Cette technique nous permet-elle cependant de lire dans les pensées? La réponse est… pas vraiment; en tout cas, pas comme dans les films de science-fiction! Les neuroscientifiques s’intéressent à la cognition, c’est-à-dire aux processus mentaux comme les pensées, le raisonnement, la mémoire ou la manière dont on perçoit le monde. Enregistrer l’activité cérébrale permet de comprendre certains mécanismes de la cognition, mais de manière très cadrée et limitée.

    Pour comprendre, il faut revenir à ce qui est mesuré par EEG: des électrodes, placées sur la tête, captent le champ électrique créé par des centaines de milliers de neurones à la fois. Le signal EEG ainsi enregistré montre souvent des fluctuations d’activité. En 1924, Hans Berger a été le premier à observer que l’activité EEG pouvait varier de manière cyclique, augmentant puis diminuant toutes les 100 millisecondes. Il a appelé ce phénomène les oscillations alpha. Il remarque que ces oscillations sont plus amples lorsque les participants ferment les yeux, ce qui suggère un lien entre ces oscillations cérébrales et un comportement humain (fermer les yeux) et donc de potentiels processus mentaux (le traitement de l’information visuelle par exemple).

    Toutefois, dans les années 1940, les oscillations alpha ont été plutôt considérées comme des marqueurs du cerveau lorsqu’il est au repos, ce qui a mené certains chercheurs à penser qu’elles n’impactent pas vraiment la naissance des pensées. La question des scientifiques de l’époque devient ainsi la suivante: les oscillations cérébrales jouent-elles un rôle direct dans la cognition?

    LES ONDES ALPHA: LA CLE POUR LIRE DANS LES PENSEES?

    La science avançant, 50 ans d’accumulation de preuves expérimentales soutiennent l’hypothèse que les oscillations cérébrales organisent l’activité neuronale et déterminent certains de nos processus cognitifs. Les oscillations alpha ne sont plus considérées comme un rythme du cerveau au repos mais comme un marqueur d’excitabilité neuronale: à fréquence constante, plus les oscillations présentent une activité électrique importante, moins les neurones sont susceptibles de réagir.

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  • Non, TikTok ne rend pas les jeunes stupides: cette étude révèle 3 effets surprenants sur leur cerveau

    Image générée avec I.A. par moi

    Contrairement aux idées reçues parentales, TikTok ne détruit pas le cerveau des adolescents. Les dernières recherches neuroscientifiques de 2024-2025 révèlent des effets positifs méconnus sur le développement cognitif des jeunes. Cette découverte bouleverse notre compréhension des réseaux sociaux et remet en question les préjugés sur la génération Z.

    LE MYTHE DE LA DEGRADATION COGNITIVE DEMENTI PAR LA SCIENCE

    Les études récentes montrent que l'utilisation modérée de TikTok stimule certaines zones cérébrales liées à la créativité et à l'apprentissage multimodal. Contrairement aux allégations alarmistes, les neuroscientifiques observent une activation accrue des réseaux neuronaux responsables de l'innovation et de la résolution de problèmes chez les utilisateurs réguliers.

    Cette réalité contredit totalement l'image d'une génération "abrutie" par les écrans courts. Les jeunes développent en fait des compétences cognitives adaptées à leur environnement numérique, similaires à celles observées dans les programmes d'entraînement mental intensif.

    3 EFFETS SURPRENANTS VALIDES PAR LES NEUROSCIENCES

    Premier effet: l'accélération de la neuro-plasticité.

    Les vidéos courtes obligent le cerveau à traiter rapidement des informations visuelles, auditives et textuelles simultanément. Cette sollicitation multi-sensorielle renforce la flexibilité neuronale et améliore la capacité d'adaptation cognitive.

    Deuxième effet: l'optimisation de l'attention sélective.

    Contrairement aux accusations de dispersion, les utilisateurs de TikTok développent une aptitude remarquable à identifier et retenir les informations essentielles en quelques secondes. Cette compétence se révèle particulièrement utile dans notre société de l'information dense.

    Troisième effet: l'amplification de la créativité collaborative.

    La plateforme favorise l'émergence de nouvelles formes d'expression artistique et encourage l'innovation créative. Les jeunes explorent des formats narratifs inédits et développent leur intelligence émotionnelle à travers l'interaction sociale numérique.

    POURQUOI CETTE GENERATION DEVELOPPE DES SUPER-POUVOIRS COGNITIFS

    Les adolescents d'aujourd'hui évoluent dans un environnement informationnel radicalement différent de celui de leurs parents. Leur cerveau s'adapte naturellement à cette réalité, développant des capacités de traitement accéléré que les générations précédentes ne possèdent pas.

    Cette adaptation neurologique explique pourquoi 67% des jeunes Français cachent leurs nouvelles compétences à leurs parents, comme le révèle cette étude récente sur les adaptations générationnelles. Ils développent intuitivement des stratégies cognitives que les adultes peinent à comprendre.

    L'ERREUR D'INTERPRETATION DES ADULTES DECRYPTEE

    Les critiques parentales reposent sur une incompréhension fondamentale des mécanismes d'apprentissage moderne. Les adultes jugent les nouveaux formats selon leurs propres référentiels cognitifs, inadaptés aux réalités neuroscientifiques actuelles.

    Cette incompréhension générationnelle rappelle les phénomènes observés dans d'autres adaptations comportementales de la génération Z, où les jeunes développent des stratégies d'adaptation que les adultes interprètent à tort comme des dysfonctionnements.

    VERS UNE RECONCILIATION SCIENTIFIQUE PARENTS-ENFANTS

    Ces découvertes neuroscientifiques ouvrent la voie à une compréhension plus nuancée des usages numériques. Plutôt que de diaboliser TikTok, parents et éducateurs gagneraient à accompagner les jeunes dans l'exploitation optimale de ces nouveaux outils cognitifs.

    La science démontre que l'avenir appartient à ceux qui maîtrisent l'apprentissage multimodal. Les adolescents d'aujourd'hui ne subissent pas une régression cognitive, mais développent les compétences de demain. Cette révélation transforme radicalement notre approche éducative et notre vision de l'intelligence contemporaine.

  • Une œuvre sonore née d’un cerveau miniature.

    Cultivées en laboratoire, les cellules cérébrales d’un compositeur défunt rejouent quatre ans après sa mort

    La mort marque-t-elle réellement la fin du parcours de l’esprit créatif? Quatre ans après sa disparition, le compositeur Alvin Lucier semble livrer une ultime démonstration de la persistance de l’œuvre. Dans la pénombre feutrée d’une galerie d’art à Perth, des tintements métalliques aux accents de code Morse emplissent l’espace. Aucun interprète à l’horizon: seulement vingt plaques de laiton doré, un enchevêtrement de câbles, et une petite masse organique, pâle et animée de pulsations électriques. Loin de la fiction, l’installation intitulée Revivification interroge les frontières entre vie, mort et création artistique — en utilisant des cellules cérébrales de Lucier, cultivées en laboratoire.

    Figure tutélaire de la musique expérimentale américaine, Alvin Lucier s’est éteint en 2021, à l’âge de 90 ans. Pionnier de l’exploration sonore, il s’était déjà distingué en 1965 avec " Music for Solo Performer ", une œuvre où ses ondes cérébrales, captées par des électrodes, faisaient vibrer des percussions. En 1997, son " Opera with Objects " exploitait la résonance acoustique d’objets du quotidien, comme de simples crayons.

    LA RENAISSANCE CELLULAIRE D’UN COMPOSITEUR VISIONNAIRE

    À l’heure où l’intelligence artificielle imite le style d’artistes, comme en témoigne le phénomène du "Gibbli effect", "Revivification" s’engage dans une voie singulière, résolument biologique". Cette installation cherche à interroger les troublantes possibilités d’étendre la présence d’un individu au-delà des limites apparentes de la mort", explique au ArtNewspaper Nathan Thompson, l’un des concepteurs du projet, accompagné des artistes Guy Ben-Ary, Matt Gingold et du neuroscientifique Stuart Hodgetts.

    Dès 2018, l’équipe avait approché Lucier pour cette collaboration atypique. Ce n’est qu’en 2020, alors âgé de 89 ans et atteint de la maladie de Parkinson, qu’il accepta de léguer un échantillon de son sang, posant ainsi les fondements d’une création posthume hors du commun.

    UN PROCESSUS A LA FRONTIERE DE L’ART ET DE LA BIOTECHNOLOGIE

    Le processus de création de " Revivification " est aussi audacieux que méthodique. Les cellules mono-nucléées issues du sang de Lucier ont été reprogrammées en cellules souches pluripotentes. Sous la supervision du Dr Hodgetts, elles ont ensuite été transformées en organoïdes cérébraux – de petits amas tridimensionnels de neurones reproduisant certaines fonctions du cerveau humain.

    Pour donner forme sonore à cette matière vivante, les chercheurs ont mis au point une technologie sur mesure: les organoïdes ont été implantés sur une trame ultrafine de 64 électrodes. Ce dispositif, conçu en partenariat avec un bio-ingénieur allemand, permet d’enregistrer l’activité neuronale en profondeur, reproduisant partiellement la complexité d’un cerveau en développement. Gingold a ensuite adapté une plateforme open source pour interpréter ces signaux et les convertir en sons.

    Dès lors, l’installation fonctionne comme un système interactif bidirectionnel. Le "cerveau in vitro", logé dans un socle conçu spécialement, génère une activité électrique. Chaque impulsion y est traduite en une note sonore, activant un transducteur et un maillet derrière chacune des vingt plaques de laiton. Il en résulte une composition sonore en perpétuel mouvement, à la fois mécanique et sensible.

    Mais ce n’est pas tout: le dispositif capte également les sons ambiants grâce à des microphones disposés dans la galerie. Voix des visiteurs, vibrations métalliques et autres bruissements sont transformés en signaux électriques, renvoyés à l’organoïde. Cette boucle d’interaction, à la fois sensorielle et neurologique, ouvre la voie à une hypothèse vertigineuse: celle d’un apprentissage neuronal". Nous nous demandons s’il pourra évoluer, voire apprendre ", explique Ben-Ary, évoquant une possible plasticité neuronale de cette entité biologique.

    ART, SCIENCE ET VERTIGE ETHIQUE

    Si les concepteurs de "Revivification" voient dans cette installation une forme de prolongement de la pensée artistique de Lucier, elle soulève de redoutables questions éthiques, philosophiques, voire métaphysiques.

    Dans un entretien relayé par NPR, Indre Viskontas, neuroscientifique cognitive à l’Université de San Francisco, spécialiste de la créativité, précise: "La créativité repose sur deux piliers: la nouveauté, indéniable ici, et l’intention consciente – ce qui, à mon sens, fait défaut dans ce cas".

    L’organoïde n’étant porteur d’aucune volonté, peut-on encore parler de création? La question, centrale, traverse toute l’œuvre: "Et si une étincelle de souvenir subsistait dans cette transformation? L’essence créatrice de Lucier peut-elle survivre à sa mort?".

    L’ambition du collectif va plus loin encore. Ben-Ary souhaite que cette interprétation de substitution poursuive indéfiniment son évolution, produisant " de nouveaux souvenirs " et "nouvelles histoires".

    Avec cette démarche originale, l’équipe ouvre une nouvelle page dans l’histoire de l’art posthume – bien au-delà des simulations numériques ou des intelligences artificielles.