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science - Page 12

  • Comment atteindre la "zone", mystérieux état de transe cérébrale qui intrigue les neurosciences?

    Une étude révèle que l’état de "zone", ou "flow", apparaît quand le cerveau lâche le contrôle pour laisser agir l’automatisme. Dans un monde plein de distractions, il devient plus rare de l'expérimenter.

    Complétement plongés dans une activité ou concentrés sur une tâche, nous pouvons parfois atteindre une sorte d’état second. Cet état mental de pure absorption du cerveau, intéresse de plus en plus les neurosciences, rapporte Popular Mechanics. Les scientifiques l'appellent la "zone" ou le "flow". Pour comprendre comment fonctionne ce mécanisme, une étude publiée en 2024 s’est intéressée à l’activité cérébrale des musiciens.

    LE CERVEAU EN "PILOTE AUTOMATIQUE"

    Dans cette étude publiée dans Neuropsychologia, les chercheurs ont demandé à 32 guitaristes de jazz plus ou moins expérimentés d’improviser six morceaux. Pendant ce temps, leur activité cérébrale était mesurée par électroencéphalogramme. Après chaque session, les musiciens ont évalué à quel point ils s’étaient sentis dans la "zone".

    Pour les chercheurs, l’objectif était de savoir si le flow est lié à une concentration extrême, ou à une grande maîtrise accompagnée d'un lâcher-prise? Et au vu des résultats, il semble que la deuxième option soit la plus probable. Ceux qui maîtrisaient le mieux leur instrument étaient aussi les plus enclins à entrer dans le flow. Ces derniers présentaient une activité accrue dans les zones sensorielles et auditives du cerveau. Ils montraient cependant une activité réduite dans les lobes frontaux, ceux qui contrôlent la pensée consciente.

    Cela suggère que la transe créative semble apparaître lorsque le cerveau met en pause son contrôle conscient et laisse agir les réflexes acquis par l’expérience. D’après John Kounios, directeur de l’étude, cela s’explique par un phénomène appelé hypofrontalité transitoire: l’activité des lobes frontaux baisse pour laisser d’autres régions du cerveau prendre le relais. Ainsi, sans avoir besoin d’y réfléchir, ou de produire un effort conscient, les musiciens savaient quoi faire. En quelque sorte, leur cerveau s’était mis en pilote automatique.

    LES HUMAINS ONT-ILS PERDU LE FLOW?

    Mais alors comment entrer soi-même dans cet état? Comment accéder au flow? D’après le psychothérapeute Michael Ceely, il faut avoir une certaine maîtrise de l’activité en question, que ce soit pour la musique ou pour la couture, par exemple. Mais il faut cependant choisir une activité "juste au-dessus de ses capacités", afin de rester pleinement engagé dans la tâche et éviter que son esprit ne divague trop. Ainsi, tout semble facile, si bien qu’il est possible d’atteindre une expérience proche de l’extase.

    Toutefois, les chercheurs se demandent pourquoi la perception de cet état est si mystique. Pour Michael Ceely, cet état paraît presque magique, justement parce qu’il est devenu rare dans nos sociétés modernes. Avec toutes les distractions que nous avons à disposition nous avons peut-être perdu l’habitude d’être pleinement concentrés sur une tâche. Le psychothérapeute suggère même que la sensation de flow était plus présente à l’époque où les humains avaient besoin de leur pleine conscience pour survivre.

    Mais il n’est pas trop tard. D’après le chercheur Kevin J.P. Woods, nous pouvons chacun retrouver le flow. Il conseille pour cela de se trouver un défi, pour se pousser à rester concentré, et de choisir un environnement agréable pour s’y atteler. Il ne faut pas non plus hésiter à s’accompagner de musique, qui peut favoriser la concentration, soutient Michael Ceely.

    Autrement, un changement de décor, comme un séjour en pleine nature peut parfois suffire.

  • Comment les neurosciences expliquent-elles la conscience?

    La conscience est une notion des plus compliquées et des plus complexes. Compliquées, car difficile à comprendre et complexes, car elle comporte en soi plusieurs éléments imbriqués, la rendant difficile à saisir. Faisons un tour d’horizon succinct de trois théories "rivales" aujourd’hui défendues par des scientifiques.

    Selon la définition du Larousse, la conscience est la "connaissance, intuitive ou réflexive immédiate, que chacun a de son existence et de celle du monde extérieur". Il est important de distinguer plusieurs types de conscience.

    La conscience spontanée ou immédiate est liée à l’expérience et tournée vers le monde extérieur. Elle renvoie à la présence de l’individu à lui-même au moment où il pense, sent ou agit.

    La conscience réfléchie est la capacité de faire un retour sur ses propres pensées ou actions et de les analyser.

    Enfin, le mot "conscience" peut aussi désigner notre capacité de jugement moral qui met en jeu le bien et le mal, sens qui ne renvoie pas à ce qui nous intéresse ici.

    EST-ON SUR LE POINT DE DECOUVRIR LA SIGNATURE DE LA CONSCIENCE?

    Les progrès des neurosciences, de l’informatique et de l’ingénierie depuis les années 1950 laissent entrevoir la possibilité de décrypter l’esprit voire, selon certains, la possibilité d’un jour le "télécharger" sur un support numérique. Pourtant, la conscience échappe encore aux scientifiques. Il est vrai que la mise en lumière de mécanismes cérébraux de plus en plus précis et spécifiques entrouvre un autre rapport au cerveau et rouvre la question: va-t-on découvrir la signature neuronale de la conscience?

    Face à cette quête pour identifier les mécanismes cérébraux qui sous-tendent ce phénomène complexe, la science a besoin de théories.

    Au sein de ce débat qui fut d’abord philosophique, les théories scientifiques de la conscience se placent dans une approche matérialiste. Cela signifie qu’elles font l’hypothèse que la conscience est un phénomène qui émerge de la matière dont nous sommes composés, en opposition avec les dualistes, pour qui le corps et l’esprit sont deux réalités de natures différentes. Les scientifiques vont alors se baser sur l’analyse de l’activité cérébrale.

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  • Avez-vous déjà entendu parler d’épigénétique?

    Cette notion est à la mode et vous avez pu voir passer des annonces pour des stages de remise en forme épigénétique, des conseils d’alimentation adaptée grâce à un épi-nutritionniste, et même pour du sérum épigénétique anti-âge pour vos rides… Tous ces produits estampillés " épigénétique " existent! Et ils font la fortune d’opportunistes. Il ne s’agit pas de prétendre que le sérum n’estompera pas vos rides ni qu’une bonne alimentation n’améliorera pas votre santé, mais d’affirmer que rien ne prouve que l’épigénétique ait un quelconque rôle dans tout ça.

    Par ailleurs, Edith Heard vient de recevoir la médaille d’or du CNRS, un prix prestigieux, pour ses travaux sur l’épigénétique et les premiers " épi-médicaments " sont testés lors d’essais cliniques contre le cancer. Alors, où est la vérité dans tout ce qu’on peut lire ou entendre? Où en est la recherche?

    DEFINIR L’EPIGENETIQUE

    L’épigénétique, une toute jeune discipline scientifique, a pour objectif d’expliquer comment, quand et avec quelle intensité chaque cellule contrôle le fonctionnement de chacun de ses gènes, en lien avec son environnement. En effet, toutes les cellules qui constituent un individu possèdent la même collection de gènes (le même génome), pourtant, chacune d’entre elles a une fonction différente parce que chaque cellule n’utilise qu’une petite fraction de ses gènes.

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