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Parapsychique - Page 6

  • L’esprit est-il une machine prédictive?

    Introduction à la théorie du cerveau bayésien

    La théorie du cerveau bayésien est une conception innovante en neurosciences et en philosophie proposant des hypothèses pour comprendre le fonctionnement de l’esprit. Selon cette théorie, le cerveau utilise des croyances (définies comme des estimations de probabilité) pour traiter les informations sensorielles et décider les actions à réaliser.

    Émergeant à partir d’un riche héritage philosophique et scientifique avec des prémisses dans les œuvres d’Emmanuel Kant, William James, ou encore Hermann von Helmholtz, cette théorie met principalement en jeu deux concepts fondamentaux: la croyance et la hiérarchie; et quatre principes associés: la prédiction, l’erreur de prédiction, la précision, et la mise à jour.

    Bien que ces concepts soient utilisés fréquemment en psychologie, ils prennent un sens bien différent pour cette théorie, participant à sa complexité.

    La croyance, cœur de la théorie bayésienne

    Le premier fondement de la théorie est la notion de croyance. En philosophie, la croyance est souvent définie comme l’acceptation qu’une proposition est vraie, ou comme la justification pour la réalisation d’une action. Elle est alors assimilée à un état catégorique et binaire: je crois ou je ne crois pas.

    La croyance bayésienne a un sens plus spécifique et désigne une estimation probabiliste à propos d’un phénomène. Par exemple, notre cerveau peut estimer qu’il y a une faible probabilité qu’un éléphant soit observé dans les rues de Paris, et une probabilité moyenne qu’une guerre mondiale éclate au cours des dix prochaines années. La croyance est alors une histoire de probabilité.

    Ce concept alternatif de croyance est directement associé au théorème de Bayes, un théorème proposé initialement par le révérend Thomas Bayes au XVIIIe siècle permettant de calculer la vraisemblance d’une nouvelle information en fonction de données préexistantes.

    CROIRE, C’EST PRÉDIRE

    Appliqué au cerveau, le théorème de Bayes permet ainsi de représenter la manière dont les croyances probabilistes (données préexistantes) influencent le traitement des informations sensorielles (nouvelles informations), puis sont modifiées au fil des expériences (enregistrement de nouvelles données).

    Ces croyances probabilistes permettent au cerveau de générer des prédictions à propos des entrées sensorielles. Ainsi, la croyance que l’on est au bord de l’océan facilitera la prédiction du parfum résineux des pins, du bruit des vagues qui se brisent sur plage, ou encore de la caresse douce du sable sous les pieds.

    Ces croyances probabilistes peuvent aussi biaiser la perception du monde en favorisant les entrées sensorielles que le cerveau s’attend à recevoir. Ainsi, si je crois que ma tasse de café est chaude, je peux sentir la sensation tactile de chaleur lorsque je m’en saisis, même si elle ne contient que du café froid.

    TOUJOURS PLUS DE HIERARCHIE

    La théorie du cerveau bayésien suppose également que ces croyances sont organisées sous la forme d’une hiérarchie. Cette hiérarchie de croyances fonctionne comme une hiérarchie d’hypothèses: à chaque niveau de la hiérarchie, les croyances de niveau supérieur sont ainsi utilisées pour faire des hypothèses sur les informations de niveau inférieur.

    Par exemple, chaque signal sensoriel mobilise une cascade bidirectionnelle de traitement de l’information, confrontant des signaux montants générés à partir du traitement des entrées sensorielles, et des signaux descendants issus des aires corticales de plus haut niveau associatif, impliquées par exemple dans le sentiment d’agence, le raisonnement logique, ou encore la métacognition.

    L’influence de ces signaux descendants générés à partir des croyances probabilistes est flagrant pour la perception: la croyance que l’on est en forêt favorise la perception d’un arbre, alors même qu’il ne s’agit que d’une antenne téléphonique. De la même manière, lorsque nous entendons furtivement une conversation indistincte, la croyance que l’on est en train de nous médire favorise la perception de paroles malveillantes, parfois de manière totalement artificielle!

    Cette hiérarchie d’hypothèses permet au cerveau de traiter les signaux sensoriels par étapes, en utilisant les croyances de plus haut niveau sémantique pour traiter des signaux sensoriels complexes, et des croyances perceptuelles basiques pour traiter les signaux sensoriels plus élémentaires. La perception consciente d’un stimulus dans l’environnement est alors le fruit de cet équilibre fragile entre croyance et entrées sensorielles.

    TOUT EST UNE QUESTION DE PRÉCISION

    La théorie suggère enfin que la différence entre les prédictions et les informations sensorielles génère des erreurs de prédiction. Par exemple, si nous pensions sentir la chaleur sur notre main lorsque nous saisissons la tasse de café, mais que nous constatons qu’elle est froide, une erreur de prédiction est générée par le cerveau. Ce message d’erreur remonte dans la hiérarchie et est utilisé pour mettre à jour les croyances.

    Cette mise à jour n’est toutefois pas aléatoire et dépend de la précision des prédictions et des erreurs de prédictions. Des prédictions précises seront difficiles à mettre à jour même lorsqu’elles sont contredites par les entrées sensorielles. Inversement, des erreurs de prédictions précises provoqueront des mises à jour plus importantes.

    Cette précision est vitalement modulée par le cerveau en fonction de notre environnement: lorsque nous marchons dans la pénombre, les informations visuelles sont codées avec peu de précision, tandis que la précision des informations tactiles et proprioceptives augmente.

    Ce processus permet d’éviter que le tigre en peluche dont on perçoit les contours ne génère la croyance qu’un tigre en chair et en os est prêt à nous sauter dessus pour nous dévorer. Inversement, les mêmes stimuli visuels dans une jungle tropicale auront un haut degré de précision, et généreront plus facilement la croyance qu’il nous faut fuir le plus vite possible.

    RIVALITÉ DANS LA VISION

    Plusieurs recherches ont aussi montré que notre perception visuelle est produite par un équilibre entre les prédictions sur ce que le cerveau s’attend à percevoir, et une combinaison des informations sensorielles issues de nos deux rétines. L’un des exemples les plus frappants de ce phénomène est la rivalité binoculaire: elle se produit lorsque deux formes différentes sont présentées simultanément devant chaque œil. Ainsi, lorsqu’une image d’un tigre est présentée à l’œil droit et celle d’un éléphant à l’œil gauche, nous voyons alternativement un tigre et un éléphant, plutôt qu’une combinaison des deux animaux: il y a rivalité.

    En réalité, nos neurones essayent constamment de combiner les informations issues de chacune des rétines pour unifier la perception visuelle. Toutefois, à l’exception des chimères et des animaux de science-fiction, nous ne sommes pas habitués à voir un tigre et un éléphant fusionnés. Cette vision déclenche une série d’erreurs de prédictions (prédiction d’un tigre, et observation d’un éléphant; puis prédiction d’un éléphant, et observation d’un tigre) et des mises à jour répétées des croyances: l’hypothèse visuelle la plus probable se déplace alors successivement du tigre vers l’éléphant au fil des erreurs de prédictions dans la hiérarchie de croyances.

    De la même manière, la théorie bayésienne permet d’expliquer comment le cerveau réussit à maintenir une image stable du monde malgré le mouvement des yeux et du corps. En prédisant à l’avance les informations sensorielles les plus probables après la réalisation d’une action, le cerveau peut anticiper comment les formes qu’il perçoit vont évoluer au fur et à mesure du déplacement des yeux, et corriger en retour ces prédictions en fonction des entrées sensorielles. Ce système d’anticipation permet de maintenir des perceptions unifiées malgré les mouvements du corps, et de percevoir correctement notre environnement lorsque nous exécutons des gestes quotidiens. Il se retrouve toutefois brouillé lorsque nous le mettons à l’épreuve, par exemple lors de la chute d’un saut à l’élastique, ou de looping de montagnes russes.

    L’ÉMOTION, UNE ERREUR DE LA PRÉDICTION

    Ces prédictions ne sont pas limitées à la vision: notre cerveau prédit constamment le rythme de nos battements cardiaques, le degré de contraction de nos viscères intestinaux, la chaleur de notre peau, ou encore la dilatation de notre vessie. Ces prédictions sont la base de l’intéroception, désignant la perception des signaux venant de l’intérieur du corps, et pourraient être cruciales pour un grand nombre de processus cognitif et affectif, dont l’émotion!

    En réalité, les prédictions intéroceptives sont constamment couplées avec l’activité motrice, c’est-à-dire que lorsque l’organisme réalise un mouvement programmé, les prédictions intéroceptives s’adaptent automatiquement à l’action et ne génèrent pas d’erreurs de prédiction. Par exemple, si nous débutons un jogging, les prédictions sur notre rythme cardiaque vont s’adapter progressivement à l’augmentation des battements de notre cœur, et notre cerveau ne sera pas surpris par ces changements: le cerveau et le corps s’harmonisent.

    Au contraire, des stimuli imprévus provoquent des changements intéroceptifs non programmés dans le corps. Ainsi, si nous découvrons un cobra dans notre appartement, notre rythme cardiaque s’accélère brusquement alors que notre cerveau ne l’avait pas prédit. La tachycardie inattendue génère des erreurs de prédictions sur le rythme cardiaque, qui sont automatiquement traitées par le cerveau comme un signal d’alerte: ces signaux sont aujourd’hui considérés dans la théorie du cerveau bayésien comme le fondement élémentaire de l’émotion et de l’humeur!

    DES PERSPECTIVES POUR L’AVENIR

    En médecine, cette théorie permet aussi de mieux comprendre les troubles psychiatriques et neurologiques, comme les hallucinations dans la psychose, l’humeur triste dans la dépression, l’exaltation dans la bipolarité, ou encore le craving dans la toxicomanie. De nouvelles hypothèses commencent à être testées concernant les troubles du spectre autistique ou encore l’anorexie mentale, et pourraient aussi bouleverser la compréhension de ces troubles.

    La compréhension du lien entre l’intéroception et les troubles psychiatriques est aussi au premier plan, notamment dans les troubles de l’humeur ou la psychopathologie périnatale. La grossesse est par exemple une période de bouleversements majeurs de l’intéroception, et ces changements pourraient être impliqués dans des phénomènes pathologiques comme la dépression du post-partum. Enfin, ces hypothèses offrent un nouveau regard sur l’association entre les symptômes dépressifs et les pathologies intestinales chroniques comme le syndrome de l’intestin irritable.

    Malgré ces perspectives prometteuses inspirées par notre fantastique architecture cérébrale, il reste à définir précisément comment les croyances probabilistes sont encodées par le cerveau et modifiées par nos expériences. Une meilleure compréhension de ces phénomènes nous permettrait de développer des traitements plus efficaces contre les troubles neuropsychiatriques, et d’ouvrir des hypothèses nouvelles sur la genèse des croyances sociales, politiques, ou religieuses.

    Auteur: Hugo Bottemanne - Psychiatre à la Pitié-Salpêtrière & chercheur à l'Institut du Cerveau, Sorbonne Université

    The Conversation - CC BY ND

  • Neuro-stimulation et bosse des maths

    Image générée par moi avec I.A.

    La neuro-stimulation permettrait d'améliorer les capacités intellectuelles.

    Cette amélioration est due à une excitation permettant une meilleure connectivité des neurones.

    Certains participants à une étude évaluant les effets de la neurostimulation on vu leur niveau en maths croître de façon significative.

    Vous êtes nul en maths, vous avez pourtant travaillé, réfléchi sur la méthode pour résoudre les équations les plus complexes, mais rien à faire, cela bloque! Il existerait pourtant un remède miracle pour vous rendre plus performant dans cette matière: la neuro-stimulation!

    Une étude menée par un scientifique de l'université de Surrey en Grande-Bretagne et publiée le 1er juillet dans la revue PLOS Biology a montré les effets positifs d'un choc électrique dans le cerveau sur une amélioration des capacités intellectuelles. Ces travaux ont été menés sur 72 femmes et hommes âgés en moyenne d'un peu plus de 20 ans. En utilisant l'apprentissage mathématique comme modèle d'étude de l'apprentissage scolaire, ces personnes -réparties en trois groupes selon leur niveau en maths- ont été soumises durant 30 minutes via des électrodes placées sur le cuir chevelu à un courant alternatif rapide à une gamme fixe de fréquences pour induire une excitation corticale.

    DES NOTES EN MATHS AUGMENTEES DE 25 A 29%

    Ont ensuite été évaluées leurs capacités de calcul de raisonnement mathématique. Résultat: les participants à cette étude qui étaient au départ les moins bons en mathématiques ont vu leur note augmenter de 25 à 29%! Pour ceux qui faisaient partie du groupe le plus performant en maths n'ont, en revanche, pas vu leur note s'améliorer.

    C'est donc une démonstration seulement partielle de l'effet d'une stimulation électrique sur les capacités intellectuelles en général illustrées par la mesure de l'aisance à maîtriser le raisonnement mathématique. Malgré ces limites, cette étude a convaincu son initiateur, Roi Cohen Kadosh, un neuroscientifique de l'université de Surrey, que cette stimulation électrique excitant les neurones et permettant d'améliorer leur connectivité permettait d'agir sur les capacités intellectuelles.

    UN ACCES AUX ETUDES SUPERIEURES PLUS EQUITABLE?

    Et ce scientifique en tire un enseignement sociétal: la neurostimulation, en permettant une meilleure exploitation du potentiel intellectuel, pourrait être un moyen de rendre l'accès à des études de haut niveau plus équitable. "Il y a la part de l'environnement,  fréquenter la bonne école, avoir le bon enseignant, mais c'est aussi une question de biologie... Certaines personnes ont des difficultés et si nous pouvons les aider à exploiter le plein potentiel de leur cerveau, nous leur ouvrons de nombreuses opportunités qui leur seraient autrement inaccessibles", souligne Roi Cohen Kadosh.

    Ce qui soulève évidemment d'autres questions. Là où le neuroscientifique de l'université de Surrey voit dans la neuro-stimulation un outil d'équité face à des apprentissage complexes, d'autres peuvent répliquer que l'utilisation de cette technique n'est pas à la portée de tous... et qu'elle pourrait accroître les inégalités en limitant aux plus aisés les chances de mener des études supérieures.

     

  • Et si le corps "écoutait "?

    Le son peut moduler l’activité des gènes, selon une étude japonaise

    Exposées à des ondes sonores, certaines cellules modifient l’activité de leurs gènes.

    Une étude révèle la sensibilité des cellules aux stimuli sonores

    Et si notre perception du son ne se limitait pas à l’ouïe? Des chercheurs japonais dévoilent une étonnante sensibilité cellulaire aux vibrations acoustiques. Leur étude montre que certaines ondes sonores peuvent aller jusqu’à modifier l’activité de cellules, ouvrant un nouveau champ d’exploration en mécanobiologie et en biologie acoustique. En d’autres termes, le corps, bien au-delà de l’oreille, pourrait lui aussi " écouter ".

    Le son, rappelons-le, se manifeste sous forme d’ondes mécaniques de compression se propageant à travers divers milieux – l’air, l’eau ou encore les tissus organiques. Ces ondes induisent des variations de pression que l’appareil auditif humain, hautement spécialisé, est capable d’interpréter avec une précision remarquable.

    Partant de cette réalité physique, des chercheurs de l’Université de Kyoto, dirigés par le Dr Masahiro Kumeta, ont exploré la possibilité que les ondes de pression acoustique, même à des niveaux sonores considérés comme physiologiques, puissent interagir directement avec des cellules vivantes et y déclencher des réponses biologiques mesurables.

    L’équipe s’est donc attachée à comprendre comment les cellules pouvaient potentiellement décrypter les signaux véhiculés par le son". Le son est l’une des forces physiques les plus omniprésentes dans la nature ", observent les auteurs de l’étude parue dans la revue Communications Biology.

    Pour évaluer les effets du son sur l’activité cellulaire, le Dr Kumeta a détaillé dans un communiqué le dispositif expérimental mis au point: " Nous avons conçu un système qui permet d’immerger des cellules cultivées dans un environnement d’ondes acoustiques contrôlées".

    Un dispositif spécifiquement adapté pour une immersion sonore contrôlée

    Dans le cadre de leur étude, les chercheurs de Kyoto ont élaboré un montage expérimental sur mesure, destiné à exposer des cultures cellulaires à des ondes acoustiques précisément réglées. Ce dispositif a permis de documenter rigoureusement les réactions biologiques induites.

    Le cœur du système est un transducteur de vibrations, installé à l’envers sous une étagère de laboratoire. Habituellement utilisé pour convertir des signaux électriques en vibrations mécaniques, ce transducteur a été relié à un lecteur audio numérique, lui-même connecté à un amplificateur. Cette configuration autorise une génération sonore d’une grande précision, tant en fréquence qu’en intensité.

     

    L’onde acoustique ainsi produite est transmise directement dans l’environnement des cellules en culture via un diaphragme conçu spécialement à cet effet. Ce dernier est mécaniquement relié à la boîte de culture contenant des cellules issues de modèles murins. Cette interface physique garantit une diffusion uniforme et précisément contrôlée de la pression acoustique, tout en minimisant les interférences extérieures. Les cellules baignent ainsi dans un bain sonore maîtrisé, offrant aux chercheurs un contrôle expérimental optimal.

    Les cultures cellulaires ont été soumises à deux fréquences spécifiques: 440 Hz, qui correspond au "la" musical, et 14 kHz, soit un seuil proche des limites supérieures de l’audition humaine. En parallèle, un groupe témoin a été exposé à du bruit blanc. L’analyse par séquençage ARN, couplée à des techniques de microscopie avancée, a révélé une réactivité acoustique chez près de 190 gènes.

    Une suppression de la différenciation des adipocytes

    Les réactions observées différaient selon les types cellulaires. Toutefois, un fait marquant est apparu: l’exposition aux ondes sonores a démontré une capacité à supprimer la différenciation des adipocytes. Au cours de ce processus, les préadipocytes, cellules indifférenciées, en viennent à se différencier en cellules adipeuses matures, spécialisées dans le stockage des graisses. Une inhibition qui ouvre des perspectives thérapeutiques prometteuses dans la lutte contre l’obésité.

    "Le son étant immatériel, la stimulation acoustique représente un outil non invasif, sécuritaire et immédiat, qui pourrait représenter un outil complémentaire prometteur en médecine", estime le Dr Kumeta.

    L’étude met en lumière des réponses cellulaires distinctes selon les caractéristiques acoustiques. Certains gènes réagissent uniquement à une fréquence spécifique, tandis que sept d’entre eux présentent une activation à une fréquence et une inhibition à une autre. Il convient cependant de souligner que la significativité statistique de ces résultats devrait être confirmée par des analyses supplémentaires.

    Les chercheurs ont également étudié la forme de l’onde sonore. Des signaux sinusoïdaux, carrés et triangulaires ont été appliqués aux mêmes fréquences. La réponse cellulaire s’est révélée globalement similaire, bien que les ondes sinusoïdales aient produit les effets les plus marqués.

    La densité cellulaire s’est également avérée déterminante. Certains gènes réagissaient de manière opposée selon la concentration des cellules exposées. Une exposition prolongée de 24 heures était nécessaire pour constater l’ensemble des effets sur l’expression génique, bien qu’un tiers des changements soit apparu dès les deux premières heures.

    Des travaux antérieurs ont déjà suggéré que le bruit blanc pouvait traverser les tissus jusqu’au fœtus chez les mammifères, ce qui laisse envisager une transmission similaire chez l’humain. Cela dit, la signification évolutive des réponses cellulaires observées dans cette étude reste difficile à cerner: une exposition prolongée à une fréquence sonore stable est rare dans les environnements naturels. Reste que plusieurs gènes sensibles aux hautes fréquences (14 kHz) sont associés à des mécanismes de réponse à l’hypoxie.

    Cette étude contribue au développement d’un champ de recherche encore émergent: la mécanobiologie, qui explore l’influence des forces physiques sur le comportement cellulaire. En mettant en évidence un lien tangible entre ondes sonores et modulation génétique, elle ouvre de nouvelles perspectives à l’intersection de la physique, de la biologie et de la médecine.

    Source: Communications Biology